Investissement : les sélectionneurs de fonds plébiscitent la gestion active pour atteindre leurs objectifs de rendement

Asset Management - Natixis Investment Managers publie cette semaine sa dernière enquête mondiale auprès des sélectionneurs de fonds d'investissement. D'après cette étude, ces professionnels privilégient la gestion active pour atteindre plus vite leurs objectifs de rendement malgré la volatilité et l’incertitude sur les marchés.

Natixis Investment Managers dévoile ce mardi 30 avril son enquête mondiale 2019 « Ready. Steady. And waiting. » (en anglais) menée auprès de 200 sélectionneurs de fonds pour des banques privées, des compagnies d’assurance, des fonds de fonds et d’autres plateformes de détail. Plus de huit sondés sur dix (82 %) estiment que leurs anticipations de rendement pour 2019 sont réalistes, malgré une incertitude géopolitique et économique persistante et un environnement de faibles rendements. Ils réduisent toutefois leurs projections de rendement à long terme à 7,7 % contre une moyenne de 8,4 % en 2018.

La gestion active pour atteindre les objectifs de rendement

Les sélectionneurs de fonds se préoccupent de la hausse des taux d’intérêt et de la volatilité accrue des marchés. Ils s’inquiètent également des pressions exercées sur le rendement par des facteurs tels que l’assouplissement quantitatif des banques centrales, les perturbations géopolitiques et les guerres commerciales. Trois personnes interrogées sur quatre trouvent l’alpha de plus en plus difficile à générer à mesure que les marchés deviennent plus efficients. Ils se disent aussi prêts à payer des frais plus élevés pour atteindre une performance supérieure et optent pour la gestion active. D’après eux, l’environnement de marché en 2019 devrait rester favorable à une gestion active des portefeuilles.

« Les sélectionneurs de fonds professionnels sont de plus en plus convaincus que par le potentiel de génération d’alpha de la gestion active génère à long terme. Pour 63 % d’entre eux, les portefeuilles actifs génèreront des rendements supérieurs à ceux des portefeuilles passifs sur le long terme. Ils déclarent d’ailleurs que 72 % de leurs portefeuilles sont gérés activement, un chiffre qu’ils anticipent rester constant au cours des trois prochaines années. Même au sein de leurs avoirs passifs, plus de la moitié (55 %) allouent davantage en Smart Beta qu’il y a trois ans, ce qui confirme que les sélectionneurs de fonds professionnels diversifient leurs positions passives traditionnelles », analyse Matthew Shafer, Directeur de la Distribution Wholesale Internationale chez Natixis Investment Managers.

Les sélectionneurs de fonds n’ont pas l’intention de drastiquement modifier la répartition de leurs placements en 2019. Les actions et les titres à revenu fixe demeurent de loin les catégories d’actifs les plus populaires. Les sélectionneurs de fonds ont l’intention de légèrement réduire leur allocation globale en actions, qui passera de 44 % en 2018 à 43 % cette année. Ils prévoient également d’augmenter les pondérations dans les placements alternatifs (+19 % dans les infrastructures ; +15 % dans la dette privée ; +17 % dans l’immobilier) avec 70 % de l’ensemble des allocations alternatives sous forme d’actifs liquides. L’alternatif serait un outil précieux pour atteindre les objectifs de rendement, gérer le risque et diversifier les placements.

Vers un renforcement de l’intégration des critères ESG

Les deux tiers (67 %) des sélectionneurs de fonds interrogés pensent que la prise en compte des facteurs ESG sera une pratique courante pour tous les gestionnaires de fonds d’ici cinq ans. La moitié d’entre eux (49 %) estiment que la prise en compte des facteurs ESG dans leur processus de sélection est importante. Les deux tiers disent qu’ils augmenteront leur allocation aux stratégies ESG en 2019. Plus de la moitié (57 %) affirment qu’il est possible de générer de l’alpha grâce aux placements ESG. Les sélectionneurs de fonds intègrent de plus en plus ce critère dans la prise de décision et l’analyse des investissements.

Cependant, ils s’inquiètent du conflit entre les objectifs de rendement à court terme et les objectifs de durabilité à long terme, du manque de « track-record » en matière de rendement et du risque de « greenwashing ». « La mise en place d’une taxonomie claire et de labels dans l’ensemble de l’industrie, ainsi qu’une plus grande transparence au niveau des reportings sont essentiels pour préserver l’intégrité des produits de placement ESG. En tant que gérant actif, nous sommes convaincus que l’exercice des droits de vote et l’engagement auprès des directions en faveur des facteurs ESG, font partie intégrante de l’investissement actif et sont source de performance à long terme », explique Matthew Shafer.

Actions américaines en baisse, marchés émergents en hausse

Un peu moins de la moitié (44 %) des sélectionneurs de fonds ont l’intention de réduire leur allocation aux actions américaines. Plus d’un tiers d’entre eux (39 %) prévoient d’accroître leur exposition aux marchés émergents en 2019. Les sélectionneurs de fonds s’attendent à ce que les secteurs de la finance, de la santé et des technologies de l’information surperforment, contrairement au secteur des matières premières. L’allocation en titres à revenu fixe reste inchangée d’une année sur l’autre. L’exception la plus notable est la baisse de l’enthousiasme pour les titres de créance à rendement élevé, en raison des inquiétudes suscitées par la hausse des taux d’intérêt et de la capacité des émetteurs à respecter leurs obligations.

La hausse des taux d’intérêt, la volatilité et les bulles de marché sont les principaux facteurs de risque identifiés. Plus de la moitié (58 %) des sélectionneurs de fonds interrogés identifient la hausse des taux d’intérêt comme l’un des principaux risques du portefeuille en 2019. Près de huit sur dix (78 %) s’attendent à une augmentation au cours de l’année. La volatilité accrue sur les marchés actions en 2019 reste une préoccupation majeure pour 84 % des sondés. Près des deux tiers (60 %) des sélectionneurs de fonds estiment que la réglementation mise en place après la crise financière protège peu les risques actuels et futurs du marché.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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