Fusion-acquisition : sousperformance du marché mondial, faut-il s’alarmer ?

Asset Management - Cette semaine, Willis Towers Watson publie les derniers résultats de son étude trimestrielle Quarterly Deal Performance Monitor (QDPM), en partenariat avec Cass Business School. Pour la première fois depuis 2008, toutes les régions ont sousperformé en même temps au cours du même trimestre.

Willis Towers Watson — courtage en assurances et du conseil — publie ce lundi 8 juillet 2019 les derniers résultats de son étude trimestrielle Quarterly Deal Performance Monitor (QDPM), réalisée en partenariat avec Cass Business School. D’après cette enquête, les entreprises qui effectuent des opérations de fusions et acquisitions dans toutes les régions du monde perdent en moyenne de la valeur pour leurs actionnaires (-6,3 %) par rapport à l’indice mondial. Le marché mondial a sousperformé pendant près de sept trimestres consécutifs.

Toutes les régions du Monde ont sousperformé leurs indices régionaux respectifs. Les acquéreurs de la région Asie-Pacifique ont affiché la pire performance avec une sousperformance (-7,9 %). Ils sont talonnés par les acheteurs européens (-4,1 %) et les acquéreurs nord-américains (-3,7 %). L’Europe reste désormais la seule région où les acquéreurs surperforment encore à la fois sur les 12 derniers mois et sur les 3 dernières années.

Un baromètre de la confiance des entreprises

« Si le marché mondial des fusions et acquisitions avait atteint des records en 2015, il est en décroissance continue depuis cette période. Viennent s’ajouter à ce contexte morose des réglementations encore plus strictes, un protectionnisme exacerbé et de l’incertitude politique partout dans le monde, autant de facteurs qui ne sont pas propices à favoriser les deals », explique Jean Cazeneuve, Responsable de l’offre M&A France chez Gras Savoye Willis Towers Watson.

« L’activité de fusions et acquisitions est un baromètre de confiance des entreprises. La chute rapide du volume des transactions au cours des six derniers mois en particulier sur le marché américain démontre une fois de plus que les incertitudes géopolitiques, commerciales et tarifaires, ne sont pas de nature à instaurer un climat de confiance au sein des boards des grandes entreprises. Tant que les marchés mondiaux n’auront pas recouvré   de stabilité, il y a de fortes chances que le nombre de transactions annoncées soit encore faible au second semestre de 2019 », ajoute-il.

Les points importants à retenir

En se basant sur la performance du cours de l’action, l’étude a également révélé les résultats suivants :

  • Le volume des transactions du second trimestre est au plus bas depuis le deuxième trimestre de 2009, avec 144 transactions achevées à ce jour. Ceci est attribué à un volume stable de transactions en Amérique du Nord (plus bas depuis le Q2 2009), en Europe et en Asie-Pacifique (plus bas depuis le T2 2013) ;
  • Pour la première fois en cinq ans, aucune méga transaction — d’une valeur supérieure à 10 milliards de dollars — n’a été conclue au T2 2019 ;
  • La plupart des types d’opérations ont sousperformé l’indice. La plus forte sousperformance du trimestre est celle des  « Slow deals », actuellement à -11,1 %. Les transactions intra-régionales et nationales sont actuellement à -8,7 % et -9,9 % ;
  • Inversement, les transactions importantes (+6,3 %), cross régionales (+6,3 %), transfrontalières (+5,7 %) et les « Quick deals » (+4,9 %) ont surperformé l’indice ;
  • La performance moyenne glissante sur trois ans est actuellement à -0,7 %, tandis que la performance depuis le lancement de l’indice en 2008 reste positive à + 2,6%.

Le Royaume-Uni suit la tendance européenne

Parfaitement en ligne avec la sousperformance des marchés européens, les transactions au Royaume-Uni ont sousperformé au Q2 2019. Sur les 36 derniers mois, les transactions au Royaume Uni ont surperformé malgré l’effet d’annonce du Brexit. Les entreprises étrangères continuent de profiter de la dépréciation de la Livre Sterling pour acheter des entreprises anglaises, surperformant ainsi l’index de +2,7 % sur la même période.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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