Fixing de clôture : l’AMF analyse son importance dans les échanges

Asset Management - Cette semaine, l'AMF publie une nouvelle étude sur l’importance croissance du fixing de clôture. Cette période de fin de séance boursière est l'un des plus importants d'Europe sur la place de Paris. L'AMF s'est penchée sur les facteurs explicatifs mais également sur les risques éventuels que soulève cette pratique.

Dans le cadre de sa mission de surveillance du bon fonctionnement des marchés, l’Autorité des marchés financiers (AMF) publie ce mercredi 9 octobre une étude sur l’importance croissance du fixing de clôture. Cette phase de fin de séance de bourse atteint sur le marché français un niveau parmi les plus élevés en Europe.

Portrait-robot du fixing de clôture

Après avoir longtemps oscillé entre 20 % et 28 % jusqu’en 2015, la part des échanges réalisés au fixing de clôture n’a depuis cessé de croître. En juin 2019, elle atteignait les 41 % des montants échangés sur la séance sur Euronext Paris pour les valeurs du CAC 40. La clôture de la séance est une phase de négociation de 5 minutes environ au cours de laquelle les ordres s’accumulent dans le carnet.

Ils ne peuvent alors pas donner lieu tout de suite à une transaction, avant de se déboucler tous ensemble au même prix, le prix de clôture. La croissance des échanges sur cette phase dite de « fixing » n’est pas spécifique au marché parisien. Toutefois, elle semble s’être exercée avec une acuité plus forte en France ces deux dernières années. C’est pourquoi le régulateur a souhaité approfondir son analyse.

Plusieurs facteurs explicatifs

  • l’essor de la gestion passive, dont le mécanisme de création et annulation de part se fait généralement à la valeur liquidative en fin de journée et dont la réplication exacte implique de négocier au cours de clôture ;
  • les obligations de meilleure exécution prévues par les textes européens sur les marchés d’instruments financiers : MIF2 a renforcé les exigences en matière d’information des clients sur l’analyse des coûts de transaction et de l’impact de marché or la négociation au fixing de clôture facilite le respect de ces obligations ;
  • une volonté d’éviter de se retrouver face aux traders à haute fréquence, généralement peu présents au fixing de clôture ;
  • une amplification du phénomène via les algorithmes d’exécution des ordres, la liquidité attirant la liquidité.

Quels risques pour cette pratique ?

L’AMF s’est également intéressée aux risques que pouvait impliquer cette évolution de la structure du marché parisien, notamment une exposition accrue aux incidents opérationnels durant le fixing et une moindre liquidité sur le reste de la séance. Toutefois, depuis 2016, l’AMF n’a pas identifié d’augmentation significative des variations brutales de cours, qui aurait été synonyme d’une dégradation avérée du processus de formation des prix.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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