Cours de l’or : l’envolée se poursuit en juillet

Asset Management - Cette semaine, Le Comptoir National de l’Or revient sur les performances du cours de l'or au mois de juillet 2019. Le métal jaune enregistre son 3e mois consécutif de hausse. Depuis juin dernier, l'or a notamment bénéficié des baisse des taux d'intérêt imposées par les banques centrales.

Le Comptoir National de l’Or — société française spécialisée dans le marché physique du métal jaune — revient ce mardi 6 août sur les performances du métal jaune au mois de juillet. Au second fixing de Londres — le 31 juillet — les cours de l’or se sont établis à 1281,37 euros et 1427,55 dollars. Soit une importante progression de 3,52 % en euros, et une hausse plus modérée en dollar en raison d’une hausse du billet vert sur le mois.

Avec ce 3e mois consécutif de hausse, la performance du métal jaune depuis le début de l’année frôle les 15 % en euros. Sur un an glissant, la performance de l’or atteint même 22,8 % en euros. Le graphique ci-dessous illustre parfaitement les deux phases de hausse : la première — fin 2018 et début 2019 — est une période de forte correction des marchés action qui a profité au métal jaune. La seconde — amorcée en juin — est largement alimentée par les perspectives de baisse des taux d’intérêt.

Cours de l'or : l’envolée se poursuit en juillet

L’or surperforme les actions

En juillet, le métal jaune a surperformé les actions françaises de près de 4 % (or + 3,52 % et CAC 40 – 0,36 %). Sur 2019, les actions françaises gardent une légère avance à + 16,6 % contre 14,7 % pour l’or. En élargissant le champ à un an glissant, la photo est radicalement différente. L’or bat les actions de 21,7 %, en raison notamment de sa bonne performance relative au dernier trimestre 2018.

Outre la performance, les autres éléments de comparaison avec les actions sont également favorables. La volatilité réalisée à 60 jours est 2 points inférieure à celle des actions. Sur un an glissant, la corrélation entre le métal jaune et le CAC 40 s’établit à – 0,15. Un actif décorrélé aux actions, moins risqué, et offrant un bon rendement, voilà qui devrait inciter les professionnels de la finance à en intégrer davantage à leur portefeuille.

La baisse des taux, c’est parti !

L’or a largement bénéficié ces derniers mois des anticipations de baisse des taux d’intérêt. C’est maintenant chose faite : le 31 juillet, le président de la réserve fédérale américaine Jerome Powell a annoncé une baisse de son taux directeur de 25 points de base, pour le ramener dans une fourchette de 2 % à 2,25 %. Il s’agit de la première baisse de taux depuis 11 ans — la dernière datant de 2008, lorsque la Fed combattait la crise financière. Autre annonce, la Fed arrête son programme de réduction de son bilan avec 2 mois d’avance, afin de maintenir de la liquidité dans le système financier.

En Europe — bien qu’elle ait maintenu ses taux inchangés — la BCE a suggéré lors de sa réunion de juillet qu’elle pourrait les abaisser dans un avenir plus ou moins proche. Les analystes ont immédiatement tablé sur Septembre. Par ailleurs, la banque a indiqué qu’elle réfléchissait à plusieurs options d’assouplissement monétaire, notamment en ce qui concerne la rémunération des réserves ou les achats d’actifs. En clair, la BCE pourrait remettre en route la planche à billet.

Le FMI abaisse ses prévisions de croissance

Le FMI a mis à jour en juillet ses perspectives de l’économie mondiale, à la baisse. Le rapport cite une « croissance languissante », en raison d’une demande finale défaillante et d’un commerce mondial atone. Dans ce contexte, l’institution abaisse ses prévisions de croissance mondiale à 3,2 % pour 2019, soit 0,1 % de moins que sa précédente prévision d’avril.

Le FMI pointe également une hausse des risques de dégradation : « Il s’agit de l’escalade des tensions commerciales et technologiques, de la possibilité d’un épisode prolongé d’aversion au risque mettant au jour les facteurs de vulnérabilité financière qui se sont accumulés pendant des années de taux d’intérêt bas, des tensions géopolitiques et de la montée de tensions désinflationnistes qui rendent les chocs plus persistants ». En clair, le FMI est inquiet.

Produits dérivés sur l’or : plus de contrats que de stocks

Les produits dérivés sur l’or comptent 181 fois plus de contrats ouverts que de stocks. Ce chiffre provient du Comex, la bourse américaine où sont traités les produits dérivés sur l’or (futures et options). Celle-ci ne détient dans ses coffres que 10 tonnes d’or enregistrées au 26 juillet, alors que l’équivalent de 1839 tonnes de contrats sur l’or sont ouverts. Ses entrepôts comptent également 230 tonnes d’or dit « éligibles », mais cela reste tout de même 8 fois moins que les produits dérivés en circulation.

Par ailleurs, ces stocks éligibles n’appartiennent pas à la bourse. Ils ne sont pas tous nécessairement disponibles pour le dénouement physique des contrats dérivés. Cela peut-il poser un problème ? C’est possible. L’immense majorité des dénouements de contrats se fait en cash, et peu d’acteurs de marché demandent la livraison physique. Si les demandes de livraison augmentaient, il pourrait y avoir rapidement un problème, qui conduirait probablement à une prime de l’or physique sur l’or papier.

La Rédaction - Le Courrier Financier

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