Les risques du digital pour les métiers de l’audit et du conseil

Asset Management - Les métiers de l'audit-conseil entrent dans l'ère du digital ! Cette montée en puissance du numérique fait l'affaire d'une réglementation dont les mots d'ordre sont "sécurité", "transparence", et "intelligibilité".

Publicité et réseaux sociaux

Une présence récente du monde de l’épargne sur les réseaux sociaux touche un public nouveau de jeunes entrepreneurs, notamment, soucieux de bien faire mais pas toujours au fait des mesures et réglementations en vigueur.

Sur les réseaux sociaux, difficile de distinguer ce qui relève du privé et du public. L’objectif pour les institutions qui ont autorité est donc clair : rappeler aux professionnels de s’identifier en tant que tel, dans un soucis de bonne compréhension du message par le prospect.

La digitalisation permet un ciblage publicitaire plus efficace, qui peut parfois sembler intrusif. D’autant plus qu’une part de la population, jugée vulnérable (majeurs protégés ou personnes âgées), est victime d’un démarchage intensif . Là encore, gare aux risques d’abus et rappel à l’ordre.

L’absence de contact entre le conseiller et son client ne nécessite pas forcément une nouvelle réglementation, mais plutôt un rappel des règles de la part des institutions idoines.

Transactions commerciales en Europe

La digitalisation permet aux investisseurs d’accéder à un marché européen plus vaste et qui échappe parfois à la réglementation européenne. Les 27 pays membres doivent donc œuvrer ensemble pour assurer un contrôle sur les transactions commerciales.

La barrière de la langue est l’enjeu majeur des autorités sur les marchés, car une mauvaise traduction du vocabulaire financier, volontaire ou non, peut ouvrir la voie à des dérives mensongères. Le plan B qui se présentait comme un substitut du livret A en a fait les frais. Il s’agissait en réalité de miser sur des options bancaires : une opération à très haut risque. Là-dessus, les organismes de contrôle sont unanimes : les propositions commerciales doivent être tout à fait intelligibles par le client.

Qu’en est-il de l’intelligence artificielle ? 

Digital n’est pas synonyme d’intelligence artificielle. L’heure du Big Data n’est pas encore venue dans le monde de l’expertise.

Toutefois, cela n’empêche pas aux organismes de contrôle des marchés d’anticiper les risques.

Déjà que l’arrivée des robo-advisors divise les CGP, l’intelligence artificielle ne rassure pas non plus. Elle présente un risque d’exclusion, voire de discrimination selon certaines études menées, entre-autres, aux Etats-Unis. Un concours de beauté dont le jury était composé exclusivement d’intelligences artificielles a mis en évidence leur inefficacité à être totalement objectifs : sur les 44 vainqueurs, 38 étaient blancs. La question donc de la capacité à auditer des intelligences artificielles se pose. Serait-ce là les limites du digital en matière d’expertise ?

Charlyne Alloin

Rédactrice - Le Courrier Financier

Voir tous les articles de Charlyne