ETF et risques associés : l’AMF apporte un éclairage

Asset Management - Ces dernières années, le marché des fonds indiciels cotés (exchange traded funds ou ETF) a connu un essor important en Europe, comme à l’échelle mondiale. Dans une étude réalisée sur le marché français des ETF, l’Autorité des marchés financiers analyse les conséquences de son essor sur la liquidité et la stabilité des marchés.

Sous l’influence d’investisseurs à la recherche de rendements et de produits à faibles coûts, le marché des fonds indiciels cotés (exchange traded funds en anglais ou ETF) a connu, ces quatre dernières années, un essor important, dont témoigne une progression annuelle des encours mondiaux de 20 %. Les ETF représentent désormais plus de 2 850 milliards d’euros d’actifs sous gestion, soit 7 % des encours de la gestion collective mondiale. Ce poids et la survenue d’épisodes de décrochage aux Etats-Unis à l’été 2015 posent la question des éventuels risques associés sur la liquidité et la stabilité des marchés.

Parallèlement aux réflexions entreprises au niveau international, l’AMF a souhaité apporter un éclairage sur ces questions en concentrant son analyse sur le marché français (ETF cotés sur Euronext Paris). Le marché des ETF listés sur Euronext Paris se compose de 477 fonds pour un encours sous gestion total de 103 milliards d’euros à fin 2016 (en hausse de 66 % par rapport à 2014). Après un état des lieux et une description des risques associés, l’analyse de l’AMF a porté sur l’impact des ETF sur les marchés des instruments financiers qui les composent ou dont ils répliquent la performance.

L’étude démontre ainsi que :

 les mécanismes de coupe-circuits en vigueur sur Euronext Paris permettent de contenir le risque d’écartement important entre le prix négocié de l’ETF et la valeur liquidative instantanée du panier sous-jacent ;

 les taux d’emprise des ETF du marché parisien ne semblent pas suffisants pour avoir seuls, en cas de rachats de parts, un impact significatif sur leurs marchés sous-jacents ;

 les mouvements de souscription/rachat de parts d’ETF semblent contra-cycliques, jouant ainsi davantage un rôle d’amortisseur que d’amplificateur des grands mouvements de cours.

Pour l’AMF, il convient néanmoins, si l’attrait des investisseurs se poursuit, de rester vigilant en périodes de stress sur les marchés. Durant ces périodes, en effet, les prix des parts des ETF sont susceptibles de connaître une importante décote et les effets de corrélation peuvent amplifier la volatilité sur les marchés sous-jacents.

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La Rédaction - Le Courrier Financier

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