Dépenses publiques, stop ou encore ?

Asset Management - La Cour des Comptes a souligné dans son audit des finances publiques que la France doit réaliser de nouveaux efforts pour maîtriser son déficit et espérer réduire le niveau de sa dette publique qui atteint plus de 97 % du PIB.

Dans ses dernières perspectives économiques, l’OCDE souligne que depuis le pic de dépenses publiques en 2008/2010 pour endiguer la crise financière, les pays occidentaux ont, pour la quasi-totalité d’entre eux, mis en œuvre des politiques d’assainissement budgétaire. L’organisation internationale mentionne que depuis deux ans un assouplissement de ces politiques est en cours sauf au Royaume-Uni, en Italie et en France où un léger durcissement est en cours.

Si le principe d’une réduction du déficit public s’impose pour éviter des effets d’éviction au niveau du financement de la sphère privée et pour éviter une augmentation à terme des prélèvements obligatoires ainsi qu’une forte dépendance aux capitaux extérieurs, la nature de cette réduction n’est pas sans incidence sur la croissance potentielle des différents États.

La quasi-totalité des États de l’OCDE, à l’exception de la Norvège et du Danemark, ont réduit leurs investissements publics dans le cadre de leur programme d’assainissement des finances publiques.

Les dépenses en faveur des infrastructures et de l’éducation ont été reportées ou annulées. L’OCDE demande, de ce fait, une reprise ciblée de l’investissement afin d’éviter des goulots d’étranglement au sein de plusieurs États.

L’Europe qui a mené une politique budgétaire récessive de 2012 à 2015 doit faire face à un retard en ce qui concerne l’entretien des équipements publics  que dans leur modernisation ou leur remplacement. Les différents États de l’Union sont ainsi en retrait en ce qui concerne le déploiement du très haut débit sur l’ensemble de leur territoire par rapport à des pays comme la Corée du Sud ou même certaines parties du territoire américain. L’écart pour le digital entre l’Europe et les États-Unis serait de quatre ans. La suppression de ce décalage pourrait se traduire par un surcroît de croissance dans les prochaines années.

Philippe Crevel - Cercle de l'Epargne

Directeur

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