2032 : la fin des métiers du Conseil ?

Asset Management - Singularity University prévoit pour 2032 le jour où l'intelligence artificielle dépassera l'Homme dans tous les domaines qui n'ont pas rapport aux émotions. Avec la montée du digital, les conseillers se sentent plus menacés que jamais par ce qui semble les dépasser. Le compte-à-rebours est lancé pour les métiers du conseil.

Robo-advisor, machine-learning, intelligence artificielle… Autant de termes qui viennent bouleverser les certitudes des conseillers, les poussant à envisager leur métier autrement.

Faire face à de nouveaux métiers en lien avec le digital

Les entreprises et métiers déjà établis se voient confrontés à de nouveaux acteurs sur le marché, capables de maîtriser les outils numériques. De jeunes start-up innovantes font le pari du digital, tandis que de grands groupes sont freinés par leur politique de sécurité des systèmes informatiques. En d’autres termes, la réglementation interne des entreprises profite à de « jeunes pousses » beaucoup plus flexibles. Un décalage générationnel, matérialisé par le numérique, se forme entre ces deux modèles de développement.

Les conseillers se voient également concurrencés par d’autres rivaux en phase avec le digital : les freelancers. Ils proposent les mêmes services qu’un conseiller traditionnel, mais plus accessibles et plus flexibles. Difficile, donc, de se maintenir à flot face à des start-up et autres freelancers, à la pointe de la technologie.

Le conseil « uberisé »

Les conseillers n’échappent pas au phénomène d’ « uberisation ». Les outils numériques, capables d’automatiser le conseil, mettent en cause la valeur intellectuelle du métier. L’industrialisation digitale du conseil menace les conseillers de précarité. Aux Etats-Unis, par exemple, certaines machines sont capables de se substituer aux avocats, fabriquant des actes à moindre prix. Opportunité ou menace ? La perspective de réduire les coûts est séduisante, mais cela ne doit pas se faire aux dépens du conseiller, qui dispose d’une réelle valeur ajoutée : la relation humaine avec le client.

Créer de la valeur ajoutée, par le relationnel

Le seul domaine dans lequel l’Homme aura toujours une longueur d’avance sur la machine est celui du relationnel. Comme dans tous les autres corps de métiers, le conseiller devra, pour faire la différence, valoriser son service par la relation « privilégiée » qu’il entretient avec son client. Par chance, les métiers du conseil sont, par définition, personnalisés.

En 2032, le métier de conseiller tel qu’il est perçu aujourd’hui n’existera plus, c’est une certitude. Les conseillers vont devoir s’adapter : apprendre à utiliser cet outil qu’est le digital afin de s’affranchir de l' »uberisation » dont ils sont victimes, et valoriser l’aspect relationnel de leur métier, pour évoluer vers la modernité et survivre à la digitalisation.

Charlyne Alloin

Rédactrice - Le Courrier Financier

Voir tous les articles de Charlyne