Nissan : Carlos Ghosn éjecté de la direction du groupe

Actualités - Cette semaine, les actionnaires de Nissan ont retiré à Carlos Ghosn son mandat d'administrateur, après la quatrième arrestation de l'ex-dirigeant par les autorités japonaises, pour soupçons d'enrichissement personnel aux dépens du constructeur automobile. Carlos Ghosn parle d'un complot dirigé contre lui.

Nissan : Carlos Ghosn éjecté de la direction du groupe

(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)

L’affaire Carlos Ghosn connaît de nouveaux rebondissements. Les actionnaires de Nissan étaient réunis ce lundi 8 avril à Tokyo pour une Assemblée Générale extraordinaire. Le mandat d’administrateur de Carlos Ghosn a été révoqué dans une ambiance houleuse. Hiroto Saikawa — Directeur Général de Nissan — s’est excusé à plusieurs reprises devant les actionnaires en colère. Le responsable japonais attribue les dérives de Nissan à la concentration des pouvoirs entre les mains de Carlos Ghosn.

Au terme de l’AG, les actionnaires ont approuvé l’élection de Jean-Dominique Senard — Président de Renault — au poste de membre du conseil d’administration. Devant eux, Jean-Dominique Senard a pris la parole et évoqué « une nouvelle ère pour Nissan ». Il a également assuré que « la performance économique et le bien-être des gens de Nissan seraient pour [lui] une priorité ». De son côté, Carlos Ghosn a été arrêté dès le 4 avril par les autorités japonaises pour la 4e fois depuis le début de l’affaire.

Une arrestation illégale selon les avocats

Son épouse Carole Ghosn avait alors quitté le pays, disant s’être « sentie en danger ». Elle est revenue depuis pour témoigner et soutenir son mari. D’après Reuters, les procureurs de Tokyo pensent que des sommes détournées auraient transité par une société dirigée par Carole Ghosn. Pour le moment, la justice japonaise accuse Carlos Ghosn d’enrichissement personnel aux dépens de Nissan. Le constructeur automobile japonais aurait perdu 5 millions de dollars — c’est-à-dire 4,45 millions d’euros — entre décembre 2015 et juillet 2018 à cause de son ex-dirigeant.

Depuis le 5 avril, les avocats de Carlos Ghosn parlent d’une « arrestation illégale », notamment parce qu’elle aurait entraîné l’arrêt du traitement que suit leur client pour une insuffisance rénale chronique. D’après eux, cette procédure viserait uniquement à entraver la défense et à extorquer des aveux. Contacté par Reuters, le parquet de Tokyo n’a pas souhaité commenter. Les avocat ont posté ce mardi 9 avril une vidéo préenregistrée par l’ex-dirigeant. Carlos Ghosn y évoque des trahisons de la part des dirigeants de Renault-Nissan, et parle d’un complot dirigé contre lui. Pour des raisons légales, ses avocats ont censuré les noms incriminés.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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