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(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)
Où s’arrêtera le bitcoin ? Créée en 2008, la crypto-monnaie affiche un cours en hausse de +65 % depuis le début de l’année — sa valeur frôle désormais le seuil symbolique des 50 000 dollars. Ce lundi 8 février, c’est Tesla qui a apporté de l’eau au moulin de la rein des crypto-monnaie. Le constructeur automobile américain a déclaré avoir investi 1,5 milliard de dollars en bitcoins en janvier 2021. Elon Musk, dirigeant de Tesla, avait déjà affolé la bourse 29 janvier en ajoutant le terme « #bitcoin » à sa biographie sur Twitter. Cette semaine, le résultat ne s’est pas fait attendre : le cours du bitcoin a bondi de +20 % en 48 heures. Une dynamique durable ?
Nouvel or numérique…
Pour Tesla, c’est investissement de long terme représente 7,7 % de ses liquidités (19,4 milliards de dollars), rapporte Les Echos. Si l’entreprise reconnaît la volatilité de la crypto-monnaie, elle l’estime également suffisamment « liquide » pour servir d’équivalent au « cash ». Le constructeur prévoit également à terme d’accepter les paiements en bitcoins. En attendant, Tesla a a gagné 300 millions de dollars en 24 heures suite à cette annonce. Pour l’entreprise, les bitcoins sont des « actifs intangibles à durée de vie indéfinie ». Il ne s’agit pas juste de la dernière lubie de l’excentrique Elon Musk, mais d’un mouvement plus large.
En octobre dernier, Paypal annonçait proposer à ses 346 millions de clients le paiement en bitcoins dès 2021. C’est désormais possible dans les 26 millions de commerces du réseau PayPal. D’autres géants américains du paiement suivent le mouvement. C’est le cas de Visa, qui a annoncé début février tester une série d’API. Objectif, permettre à terme aux banques d’offrir des services de paiements en crypto-monnaies. Sur son blog officiel, son concurrent Mastercard a déclaré ce mercredi 10 février que ses clients pourraient payer en bitcoins d’ici fin 2021. De quoi conforter les observateurs qui qualifient le bitcoin de « nouvel or numérique ».
…ou actif à risque ?
Dans ce contexte, ce n’est pas très surprenant que d’autres entreprises comme Apple ou Twitter déclarent réfléchir à imiter Tesla. Devons-nous nous attendre à une adoption massive du bitcoin par les entreprises ? Ce n’est pas certain, prévient la banque d’affaires J.P. Morgan Chase & Co dans une note relayée ce mardi 9 février dans les colonnes de Bloomberg. « Le principal problème avec l’idée que les trésoriers d’entreprise traditionnels suivront l’exemple de Tesla, c’est la volatilité du Bitcoin », indique ce document. Une simple allocation bitcoin de 1 % « entraînerait une forte augmentation de la volatilité du portefeuille ».
Cette stratégie pourrait entraîner une volatilité du portefeuille de 8 % — au vu de la volatilité annualisée de 80 % du bitcoin. En pleine crise suite à la pandémie de Covid-19, la perspective n’est pas très alléchante. Toutefois, « indépendamment du nombre d’entreprises qui suivront finalement l’exemple de Tesla, il ne fait aucun doute que l’annonce de cette semaine a brusquement changé la trajectoire à court terme du bitcoin, en renforçant les flux entrants et en aidant Bitcoin à dépasser 40 000 dollars », note J.P. Morgan Chase & Co. La durabilité du rallye dépendra de l’arrivée de flux institutionnels « moins spéculatifs » — comme ceux du Grayscale Bitcoin Trust.
