France Relance : 100 milliards d’euros pour l’économie, le retour des premiers de cordée ?

Actualités - Cette semaine, le gouvernement français a présenté son plan « France Relance » destiné à remettre l'économie du pays sur les rails après la crise sanitaire. Les TPE-PME sont au cœur du dispositif, mais qu'en est-il du volet de l'emploi ? Le point avec Le Courrier Financier.

France Relance : 100 milliards d'euros pour l'économie, le retour des premiers de cordée ?

(Conception : Mathilde Hodouin – Réalisation : Amandine Victor)

C’était la grande annonce économique de la rentrée. Le gouvernement français a présenté ce jeudi 3 septembre son plan « France Relance » de 100 milliards d’euros. Objectif, soutenir l’économie française face à la crise sanitaire du coronavirus. « Ce plan de relance vise à faire en sorte que notre économie ne s’effondre pas, que le chômage n’explose pas », a déclaré Jean Castex le jour-même sur RTL. D’après le Premier ministre, il s’agirait du dispositif le « plus massif annoncé à ce jour par les grands pays européens ». Le gouvernement anticipe une contraction de 11 % du produit intérieur brut (PIB) français, indique l’agence Reuters.

TPE-PME, premières de cordée ?

Il s’agit de la plus grosse chute de l’activité depuis la seconde guerre mondiale, qui pourrait se traduire par la perte de 900 000 emplois selon une estimation de l’Unédic — l’association chargée par délégation de service public de la gestion de l’assurance chômage en France, en coopération avec Pôle emploi. Afin d’atténuer les effets d’une telle catastrophe, le dispositif prévoit de consacrer 35 milliards d’euros à l’amélioration de la compétitivité économique du pays, et 35 milliards au soutien à l’emploi et à la cohésion sociale. Le Gouvernement a également prévu 30 milliards d’euros pour financer la transition verte de l’économie.

Un présent de Noël en avance pour les « Premiers de cordée », chers à Emmanuel Macron ? « Ce n’est pas un cadeau aux entreprises. C’est un cadeau à la France, pour relancer l’économie et lutter contre le chômage », a martelé Jean Castex. Ce vendredi 4 septembre, le Ministère chargé des petites et moyennes entreprises précise dans un communiqué : « au cœur de France Relance, les TPE/PME bénéficieront de près de 40 milliards d’euros ». Selon ce document, les TPE-PME représentent un tiers de l’activité des entreprises françaises en termes de chiffre d’affaires, « la relance de notre économie passera donc par une reprise durable de leur activité ».

Un volet emploi très critiqué

France Relance doit renforcer les mesures de soutien déjà en place pour les TPE/PME face à l’urgence de la crise, notamment le prêt garanti par l’Etat (PGE) — dont 95% des entreprises bénéficiaires sont des TPE/PME — ou encore le fonds de solidarité. Ce dernier dispositif accessible aux entreprises de moins de 20 salariés dans les « secteurs les plus en difficulté », à condition qu’elles réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 2 millions d’euros pour un bénéfice annuel imposable inférieur à 60 000 euros. De quoi compléter « l’action menée depuis le début du quinquennat en faveur de la croissance et de la compétitivité des PME », selon le Gouvernement.

Tout ne va pas cependant pour le mieux dans le meilleur des mondes professionnels possibles. Dès ce jeudi, la CGT a regretté l’absence de contreparties en échange des aides, par la voix de son secrétaire général, Philippe Martinez. De son côté, la CFDT demande une consultation du Comité social et économique (CSE) « sur l’utilisation des aides publiques pour garantir qu’elles seront bien investies, dans chaque entreprise, dans la transition écologique et l’emploi de qualité ». Les organisations patronales ont également appelé à une grande vigilance lors de l’exécution du plan. « Les moyens sont là, c’est dans la mise en œuvre qu’on verra si les résultats sont là », a confié à l’AFP François Asselin, président de la CPME.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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