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(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Amandine Victor)
C’est une semaine extrême pour Donald Trump. Les dix-huit mois de guerre commerciale avec la Chine ont enfin débouché sur une trêve. Le président des Etats-Unis et le vice-Premier ministre chinois Liu He ont signé ce mercredi 15 janvier à la Maison Blanche l’accord de « phase 1 », rapporte Reuters. C’est avant tout une victoire politique pour Donald Trump. Les deux pays ont convenu d’une baisse de certains droits de douane, ainsi que de l’achat par Pékin de 200 milliards de dollars de biens et services américains supplémentaires dans les deux ans à venir. Ce succès international se heurte cependant à l’actualité intérieure.
Victoire face à la Chine ?
Donald Trump garde en tête le calendrier électoral des Etats-Unis. Les prochaines présidentielles américaines se tiendront en novembre 2020. L’actuel Chef de l’Etat a besoin d’un bilan positif pour son électorat. Donald Trump a ainsi pris soin de souligner que la Chine promettait d’augmenter ses achats de produits agricoles américains de 50 milliards de dollars. Il s’est déclaré convaincu que les « farmers » sauraient faire face à cette demande accrue. « Ensemble, nous corrigeons les erreurs du passé et offrons un avenir de justice et de sécurité économique aux travailleurs, aux agriculteurs américains et à leurs familles », a-t-il affirmé.
Le cœur de l’accord reste l’engagement chinois d’acheter plus de biens et de services américains qu’en 2017, année pendant laquelle ces achats avaient totalisé 186 milliards de dollars. Le rapprochement économique se double de déclarations politiques destinées à apaiser les tensions. Dans une lettre transmise à Donald Trump par Liu He, le président chinois Xi Jinping se félicite que les deux pays soient capables de surmonter leurs divergences par le dialogue. Cependant, l’accord ne règle pas les problèmes structurels à l’origine du conflit, comme les subventions publiques à l’industrie chinoise ou les produits à bas coûts inondant les marchés internationaux.
Vers la procédure d’impeachment
Parler d’une d’une nouvelle ère dans les relations sino-américaines reste prématuré, et Donald Trump va avoir d’autres ennuis plus urgents à régler. Ce même mercredi, la Chambre américaine des représentants — chambre basse — a transmis mercredi au Sénat les deux articles de mise en accusation de Donald Trump dans le cadre d’une procédure d’impeachment. Cette démarche ouvre la voie à son procès devant la chambre haute, c’est-à-dire le Sénat américain. La Chambre basse a approuvé cette démarche par 228 voix contre 193. Ce résultat reflète presque parfaitement le rapport de forces entre les députés démocrates et leurs homologues républicains.
Par ailleurs, le vote a entériné la nomination des sept élus démocrates qui constituent l’équipe d’accusation pendant le procès. L’événement doit débuter formellement mardi prochain. « Nous sommes aujourd’hui sur le point de franchir une étape très importante dans l’histoire américaine », a souligné Nancy Pelosi, actuelle présidente de la Chambre des représentants des États-Unis et principale opposante à Donald Trump. La chef de file des démocrates mène la manœuvre avec un objectif clair : barrer le chemin de la réélection à un président peu respectueux des règles. Bientôt la fin du règne de Super Trump ?
