Chine/Etats-Unis : Huawei sera-t-il inclus dans l’accord commercial ?

Actualités - Cette semaine, les tensions commerciales s'aggravent entre la Chine et les Etats-Unis. Le fabricant de téléphones Huawei — que Donald Trump juge « très dangereux » — se retrouve au cœur de la tourmente. En pleine guerre des nerfs, le président américain évoque cependant l'hypothèse d'inclure Huawei dans un accord commercial.

Chine/Etats-Unis : Huawei sera-t-il inclus dans l'accord commercial ?

(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)

La crise commerciale se poursuit entre la Chine et les Etats-Unis. La Maison Blanche veut à tout prix empêcher Pékin de s’imposer dans le secteur de la tech du futur. Le 15 mai dernier, Donald Trump a signé un décret dit « anti Huawei ». Objectif, interdire aux sociétés américaines d’utiliser des équipements de télécommunication qui représenteraient — selon l’administration — un risque pour la sécurité nationale. Washington n’a jamais caché qu’il soupçonnait Huawei d’espionnage. Désormais, le risque de représailles commerciales chinoises inquiète les marchés financiers.

Divorce entre Google et Huawei

La tension est encore montée d’un cran cette semaine. Ce lundi 20 mai, Google a annoncé qu’il privait les marques Huawei et Honor — propriété de la société Huwei— de la licence Android. Le géant chinois ne peut plus utiliser le système d’exploitation de Google. En revanche, il aura toujours accès à l’Android Open Source Project (AOSP), une version libre de droits du système d’exploitation de Google. Le même jour, le département américain du Commerce a accordé une licence temporaire de 90 jours à Huawei pour acheter des produits américains, dans le but de maintenir les réseaux existants et de fournir des mises à jour logicielles aux téléphones Huawei en circulation, précise Reuters.

La Chine n’a pas l’intention de se laisser faire. Ce mardi 21 mai, Ren Zhengfei — fondateur et Directeur Général de Huawei — s’est exprimé dans les médias d’Etat de son pays pour vanter les performances de son entreprise en matière de 5G. D’après lui, Huawei aurait déjà une avance de plusieurs années sur ses concurrents américains. « La licence temporaire américaine de 90 jours n’a pas beaucoup d’impact sur nous. Nous sommes prêts », a-t-il affirmé. En mars dernier, Richard Yu — PDG de la division produits de consommation de Huawei — expliquait à la presse allemande que son entreprise travaillait sur son propre système d’exploitation.

Vers un accord commercial ?

La guerre des des nerfs s’est poursuivie ces derniers jours. Ce jeudi 23 mai, Mike Pompeo — secrétaire d’Etat américain — a accusé Ren Zhengfei de mentir sur les relations entre son groupe et Pékin. Il a également mis en doute ses déclarations sur le fait que Huawei ne partagera jamais les informations confidentielles de ses clients. Cette position reflète clairement celle du Président des Etats-Unis, pour qui le numéro deux mondial des smartphones serait « très dangereux ». Donald Trump a toutefois évoqué l’hypothèse d’inclure Huawei dans un accord commercial. Dans le même temps, l’Oncle Sam pèse de toute son influence pour convaincre ses alliés de bannir Huawei des projets de construction de réseaux mobiles 5G.

L’Etat chinois a manifesté son mécontentement devant la presse ce vendredi 24 mai. « Ces derniers temps, certains responsables politiques américains ont continuellement inventé des rumeurs sur Huawei mais n’ont jamais produit les éléments de preuve demandés par plusieurs pays », a déclaré Lu Kang — porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères — en référence aux propos de Mike Pompeo. D’après Lu Kang, les autorités américaines entretiendraient la suspicion dans leur opinion publique afin de créer la confusion et l’hostilité. La Chine réaffirme sa position officielle, selon laquelle l’administration Trump devrait cesser d’entraver l’activité et de salir la réputation des entreprises étrangères. Pékin assure souhaiter résoudre le conflit actuel par le dialogue.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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