Brexit : Boris Johnson porté par une vague de succès aux élections

Actualités - Cette semaine, Boris Johnson présente son programme dans le cadre du « Discours de la reine ». Porté par une vague de succès aux dernières élections législation, le Premier ministre britannique a fait du Brexit le 31 janvier prochain une priorité.

Brexit : Boris Johnson

(Conception : Mathilde Hodouin – Création : Charlotte Thomas)

Transformer en profondeur le Royaume-Uni et donner la priorité au Brexit. Ce sont les objectifs politiques de Boris Johnson, Premier ministre britannique, après sa victoire aux élections législatives le 12 décembre dernier. « Nous n’avons pas de temps à perdre et nous commençons immédiatement avec le discours de la reine le plus radical depuis une génération pour répondre aux priorités du peuple britannique », a-t-il déclaré ce jeudi 19 décembre. Au cours de ce cérémonial devant la Chambre des communes, Elizabeth II a détaillé les priorités de l’exécutif pour la législature qui s’ouvre, rapporte l’agence Reuters.

Sortir le 31 janvier prochain

Pendant la campagne, Boris Johnson a promis de faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) à la date prévue, le 31 janvier prochain. Dès ce mardi 17 décembre, les médias britanniques rapportaient que Boris Johnson comptait interdire par une loi toute extension du Brexit au-delà de l’année 2020. La majorité dont il dispose désormais à la Chambre des communes lui donne toute latitude pour tenir sa promesse. Cette prise de position doit prouver à son électorat sa fermeté à l’égard de l’UE. C’est aussi un pied-de-nez au négociateur européen en chef, Michel Barnier. Il avait prévenu que 11 mois ne suffiraient pas pour négocier un accord commercial global.

Cette perspective n’effraie pas le gouvernement Johnson, persuadé de réussir à obtenir par la suite un accord régissant sur le long terme les relations économiques et commerciales entre le bloc communautaire et le Royaume-Uni. D’après une déclaration ce jeudi de Jacob Rees-Mogg, ministre des Relations avec le Parlement, le gouvernement britannique entendrait faire adopter d’ici le 9 janvier prochain le cadre législatif du Brexit. Ce texte permettra de transposer dans la loi les termes de l’accord conclu entre le chef de gouvernement et l’UE. Aux termes de l’accord actuel négocié avec Bruxelles, le Brexit peut encore être prolongé jusqu’en décembre 2022.

La BoE reste attentiste

Côté marchés financiers, la Banque d’Angleterre (BoE) a temporisé ce jeudi. Sans surprise, l’institution a laissé sa politique monétaire inchangée. Le taux directeur de la banque centrale britannique reste fixé à 0,75 %. « Il n’y a pour l’instant aucun élément permettant de mesurer dans quelle mesure les incertitudes politiques chez les entreprises et les ménages ont diminué après l’évolution récente de la situation politique intérieure », a déclaré la BoE dans un communiqué. Certains observateurs craignent que de nouvelles barrières douanières ne freinent les exportations britanniques, dans le cas où Boris Johnson échouerait dans ses négociations avec l’UE.

La BoE estime pour l’instant que la croissance économique devrait se redresser début 2020 grâce au recul de l’incertitude liée au Brexit, à la hausse de la dépense publique et à la reprise de la croissance mondiale. « Si la croissance mondiale ne parvient pas à se stabiliser ou si les incertitudes du Brexit restent ancrées, la politique monétaire pourrait devoir renforcer la reprise attendue de la croissance du PIB et de l’inflation au Royaume-Uni », précise la Banque centrale. Au-delà, la BoE pourrait procéder à des hausses de taux « graduelles et d’une ampleur limitée » si ces risques ne se matérialisent pas et si la croissance correspond aux attentes.

Mathilde Hodouin - Le Courrier Financier

Rédactrice en chef (janvier 2019 - février 2024)

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